Dans l'Himalaya Indien on dénombre plusieurs milliers d'espèces et sous-espèces de fleurs. Un véritable paradis pour les botanistes.
En plus de ses paysages à couper le souffle, de ses levers de soleil inoubliables, de cette ambiance spirituelle et fraternelle, l’Himalaya compte plus de 12.500 espèces et sous-espèces de fleurs. Au 19ième siècle les Britanniques furent enthousiasmés par la flore montagneuse : des botanistes cueillent alors par centaines des spécimens et les envoient à Kew, aux Royal Botanical Gardens, à Edimbourg et au muséum d’histoire naturelle de Londres. Des artistes dessinent les fleurs dans toute leur floraison. Aujourd’hui la déforestation menace d’extinction beaucoup d’espèces. La région himalayenne compte quinze aires biogéographiques, toutes différentes les unes des autres, selon leur altitude et leur climat. Les couleurs des rhododendrons par exemple varient en fonction de l’altitude et de l’orientation des versants montagneux. Ces rhododendrons peuvent atteindre 20 mètres de hauteur.
Au sein du parc national de la vallée des fleurs, dans la région reculée de Garhwal, la floraison de plus de 300 espèces sauvages qui comprend des
anémones, des géraniums ainsi que le fameux
coquelicot
bleu de l’Himalaya, commence après la fonte des neiges et s’épanouit en juillet et août.
Au
Sikkim, un paradis pour les botanistes avec ses 4000 espèces et ses 600 variétés d’orchidées, en revanche les forêts rougissent dans l’étroite fenêtre de l’année qui va de la fin avril à mi-mai. Si tout cela nous fait rêver, l’écologie est fortement menacée.
La forte croissance démographique et une industrialisation non planifiée sont des facteurs de risques indéniables. L’industrie du bois, les mines, les cultures, les barrages détruisent des forêts primaires : on estime que quelques 15.000 kilomètres carrés d’espaces boisés disparaissent chaque année. A mesure que l’industrialisation progresse, la terre est surexploitée pour ses matières premières (coton, jute, papier, caoutchouc, tabac et sucre) au détriment des cultures alimentaires. Des projets de barrage aussi monumentaux que ceux de la Tungabhadra et de la Narmada ont nécessité le déplacement de millions de personnes, bouleversé la faune, la flore, l’élevage piscicole et augmenté les risques de maladies transmises par l’eau. L’adoption des méthodes occidentales de culture de la terre, l’utilisation d’engrais et les cultures intensives abîment les sols et exigent une irrigation plus performante. Un mouvement écologique fait aujourd’hui entendre sa voix en Inde et de nombreux projets locaux soutenus au niveau régional ou national sont élaborés pour préserver les milieux naturels.