Durant la danse, le danseur doit visualiser clairement la déité qu’il représente et penser avec fierté que la nature de Bouddha, étant présente en chaque être, il est lui-même la déité.
Dans notre culture occidentale, les humains cherchent Dieu partout, alors qu’il est tout simplement au fond de notre cœur.
Le danseur doit éviter de s’attacher aux apparences, il doit garder à l’esprit que le monde extérieur est semblable à un rêve, à une illusion. Son esprit doit rester lucide, vigilant, serein et libre d’attachement.
Au moyen de son corps, il doit fidèlement représenter les postures et les expressions des déités du mandala. Parole du Dalaï Lama : « Le Danseur doit faire mouvoir les pans de sa robe comme un grand Garuda planant dans l’azur, secouer sa chevelure comme le lion des neiges sa crinière de turquoise, son corps doit avoir la grâce du tigre qui s’étire dans la jungle indienne ; ses mouvements doivent être amples et majestueux, empreints d’aisance et de grâce, nets et précis. » On dit aussi que le danseur doit se mouvoir comme si ses pieds dessinaient un lotus sur le sol avec des gestes semblables aux battements d’ailes de l’aigle. Par la parole, il récitera constamment des mantras.
Il ne suffit pas pour un bon danseur de connaître le sens des danses qu’il exécute, il doit aussi avoir une expérience authentique de la méditation. Un grand maître disait : « le geste de la danse est un reflet dans le miroir de l’Eveil. »
Rien d’étonnant si les meilleurs danseurs sont souvent des maîtres spirituels. Lorsque de tels maîtres participent aux danses, leur maturité spirituelle transparait dans la grâce et la puissance de leurs gestes. On parle encore aujourd’hui au Tibet d’un moine incarnant des divinités terribles, symboles d’une forme exacerbée de la compassion, qui avait une telle présence méditative que le public frémissait dès qu’il pénétrait sur l’aire de danse.
Certaines danses à caractère répétitif, comme la « danse racine » de la tradition nyingmapa (groupe connu sous le nom de bonnets rouges), exécutée à l’intérieur du temple par vingt et un danseurs à coiffe noire, peuvent durer jusqu’à sept heures d’affilée.
La danse enfin terminée, le danseur va dédier les mérites qu’elle a engendrés pour que lui-même et tous les êtres sous le ciel soient libérés de la souffrance et de ses causes et atteignent l’état de Bouddha. Dédier les mérites de nos actes revient à verser une goutte dans l’océan : la goutte durera aussi longtemps que l’océan lui-même. Une pratique spirituelle qui n’est pas dédiée au bien des êtres est comme un flocon de neige qui tombe sur une pierre chaude et s’évapore instantanément. Ce concept est très différent de notre culture occidentale, où nous prions pour obtenir, recevoir, être sauvés et très rarement pour le bonheur des autres. Réfléchissons bien, allons voir dans nos cœurs et essayons de changer. C’est loin d’être facile mais essayer est déjà un grand pas vers la Compassion !