Après la mort de son maître, Dilgo Khyentsé Rinpotché qui n’avait alors que quinze ans, passa la plus grande partie des treize années suivantes en retraite silencieuse. Dans les grottes et les ermitages solitaires, sur les pentes abruptes des collines boisées de la vallée de Denkhok qui l’avait vu naître, il médita sans trêve sur l’amour, la compassion et le désir de mener tous les êtres à l’Éveil et à la délivrance.
Lorsque Dilgo Khyentsé Rinpotché eut terminé son premier cycle de retraites, il demeura plusieurs années auprès de son second maître principal, Khyentsé Chökyi Lodrô. Un jour il lui confia qu’il souhaitait passer le reste de sa vie en retraite solitaire. Mais la réponse de Chökyi Lodrô fut nette : « Ton esprit et le mien sont identiques, lui dit-il, le moment est venu pour toi d’enseigner et de transmettre aux autres les enseignements que tu as reçus. » De ce jour, Dilgo Khyentsé Rinpotché travailla sans relâche au bien des êtres.
Réflexion de Dilgo Khyentsé Rinpotché :
Sa vision du maître : C’est grâce au maître extérieur et à ses enseignements que l’on accède à la réalisation du maître intérieur qui est pur Éveil !
« Il est grand le vaisseau qui porte les êtres engagés dans la traversée de l’océan de l’existence ; il est l’infaillible capitaine qui guide ses passagers vers la terre de la libération ; il est l’ondée qui apaise les tourments de la passion. Semblable à l’éclat du soleil et de la lune, il déchire les ténèbres de l’ignorance ; il est la terre ferme capable de porter à la fois le poids du bien et du mal. Tel un père et une mère, il aime d’un même amour tous les êtres. Grand fleuve de compassion, montagne qui s’élève au-dessus des préoccupations terrestres, immuable face aux vents des émotions, il est l’égal de tous les Bouddhas. »
« Quel que soit le rapport que nous établissions avec le maître, le voir, l’entendre, l’évoquer, être touché par sa main sont autant d’actes qui nous mènent vers la libération. Avoir une totale confiance en lui est la meilleure voie vers l’Éveil. La chaleur de sa sagesse et de sa compassion fera fondre la gangue qui entoure notre être, libérant ainsi l’or de la bouddhéité ! »