Un texte riche d'enseignements issus du Bouddha pour nous faire réfléchir sur nos comportements envers autrui. A méditer !
Dans l’un de ses sermons, le Bouddha décrit la réalité comme un entrelacs de perles: dans chacune des perles, toutes les autres sont reflétées, ainsi que le palais dont elles ornent la façade et l’univers tout entier. Ce qui revient à dire que dans chaque élément de la réalité, tous les autres sont présents. Cette image illustre bien la notion d’interdépendance, selon laquelle il ne peut exister, où que ce soit dans l’univers, une seule entité dissociée de l’ensemble. Le Bouddhisme considère que l’interdépendance et la globalité des phénomènes constituent la plus juste description de la réalité : « ceci survient parce que cela est ». Rien ne peut survenir de lui-même, sans causes ni conditions. La production en interdépendance évite de tomber dans les extrêmes de l’éternité et du néant. Le monde des phénomènes, la conscience incluse, est conçu comme un réseau dynamique de transformations gouvernées par les lois de cause à effet. Les phénomènes ne sont que des évènements, des relations, dénués d’existence propre. On ne saurait trouver dans leur sein des entités autonomes et permanentes. Ce jeu de relations, sans début ni fin, échappe au déterminisme absolu, car les causes et les conditions qui participent dans ces relations sont en nombre illimité. Elles ne peuvent donc être ramenées à une cause première et unique.
Nourrir l’illusion d’être fondamentalement séparés du reste du monde, et plus particulièrement des autres êtres vivants, est une grande erreur. La notion d’interdépendance incite constamment le pratiquant à réduire ses attachements, ses peurs et ses aversions. Elle permet de mettre à bas le mur illusoire que l’esprit a dressé entre « soi » et « autrui ». Elle rend absurdes la haine, l’orgueil, la jalousie, l’avidité, l’obsession. Si tous les êtres sont ainsi reliés, nous devons nous sentir intimement concernés par le bonheur et la souffrance des autres. Pour reprendre les paroles du Dalaï Lama : « le besoin de recevoir et de donner de l’amour, de la tendresse, prouve l’interdépendance.
Si le bonheur ne dépendait pas d’autrui, s’il existait par lui-même, l’amour n’aurait aucune raison d’être. »
Notre bonheur passe nécessairement par celui des autres. Vouloir le construire sur la souffrance d’autrui est non seulement amoral mais irréaliste. Il est donc essentiel d’inclure dans notre compassion tous les êtres vivants sans exception, amis, étrangers et ennemis. Prendre conscience de l’interdépendance engendre ainsi un processus de transformation intérieure qui se poursuivra jusqu’à l’Eveil.