Si vous voyagez un jour en Asie , vous verrez vite que les bols chantants sont partout présents et sont utilisés de manières extrêmement différentes.
On trouve sur chaque autel un bol qui par sa vibration acoustique servira comme l’encens et les prières à invoquer la divinité dans les cérémonies religieuses. Mais le bol a aussi été pendant des siècles, le récipient qui servait aux moines aussi bien à mendier qu’à manger . Au risque de vous décevoir, au Tibet, il est utilisé comme un simple ustensile de cuisine .
En Occident, un mythe s’est créé autour de ces bols « magiques » qui par leurs vibrations nous apportent paix et sérénité ! Le bol est également utilisé en tant que thérapie alternative, il suffit de le poser sur les endroits douloureux et le frapper doucement, vous serez vite soulagé. Les vibrations relèvent le niveau d'énergie , c'est un véritable trésor.
Lors de nos voyages au Népal , accompagnés de Puru notre merveilleux guide, nous avons visité Patan , superbe petite ville près de Katmandou . Même si elle est aujourd’hui en partie abîmée par le tremblement de terre, le charme est resté intact. La ville de Patan, spécialisée dans le martelage de bols chantants « tibétains », fait venir régulièrement, des artisans de Calcutta ou du golfe du Bengale , car ce sont les meilleurs marteleurs de toute la région himalayenne .
Les meilleurs bols viennent du Népal, nos clients le savent car lorsque nous rentrons, ils se précipitent pour s’en procurer. Les bols mais pas seulement ! Également les gongs dont le son pénétrant ne ressemble à aucun autre. La profondeur du son est indescriptible.
Le savoir-faire de ces marteleurs Indiens, souvent
hindouistes , se transmet de génération en génération, et s’améliore d’année en année. Ils sont payés de façon
exubérante , pour le pays bien sûr ! Ils gagnent environ 20 fois le salaire d’un
instituteur et 25 fois le salaire d’un
serveur multilingue. Pour vous dire à quel point ce savoir est riche de connaissances dont certaines restent secrètes. Vous aurez donc une bonne idée de la fabrication, sans en avoir, les parties non révélées.
Le Bol tibétain doit être composé de cinq à huit métaux différents (or, argent, fer, cuivre, plomb, mercure, étain, zinc). Cette partie étant secrète, seuls les artisans fondeurs connaissent les proportions de chacun des composants. Les galettes de métal arrivent préparées dans l’atelier, et c’est alors que les marteleurs prennent le relais. La galette est rougie au feu , et martelée par trois hommes qui coordonnent leur frappe. Le chef tourne cette galette à l’aide de grandes pinces et la remet régulièrement au feu pour qu’elle redevienne malléable . Une fois que le bol a déjà pris une bonne forme, c’est le chef qui termine seul en travaillant à la pince et au marteau. Le bol incandescent est trempé dans l’eau froide, ébarbé, poli et subira par la suite un traitement à l’acide pour lui donner sa patine .
Pour certains, les bols seront décorés de motifs religieux du bouddhisme, de mantras , quelquefois de signes auspicieux .
Le nôtre, une pure merveille, est décoré des yeux du
Bouddha comme ceux du grand stupa de Bodnath, et tout l’extérieur est décoré de mantras. Le bol chantant reste et restera un instrument de musique qui nous prépare à la méditation et au lâcher prise.