Aujourd’hui l’Inde est l’un des rares pays au monde à étendre son réseau ferroviaire. Le pays compte plus de 7.000 locomotives, 34.000 voitures, et 300.000 wagons de marchandises, parcourant les 63.000 kilomètres de rails qui connectent, pas moins de 7.068 gares. Le plus long trajet relie Guwahati à Trivandrum sur 3974 kilomètres : ce train quitte les montagnes du Nord-Ouest du pays pour rejoindre l’Inde du Sud. Chaque année les trains de marchandises transportent plus de 1 million de tonnes de fret, et les trains de voyageurs transportent quotidiennement 11 millions de passagers, sans compter ceux qui voyagent sur le toit sans billet.
Plus de 11 millions de salariés travaillent dans les chemins de fer indiens, qui sont l’un des plus gros employeurs du pays. Aux plus grands embranchements, les employés vivent dans des villes soigneusement aménagées possédant leurs magasins, leurs écoles, leurs églises ou temples, leurs terrains de cricket et institutions publiques. Sauf pour le plaisir du touriste, les locomotives à vapeur ont maintenant disparu, et la complexité des multiples écartements des voies a fait place à un réseau plus simples à voies larges. Certains trains conservent un nom évocateur : l’Himalayan Queen, le Pink city express et le Grand Trunk Express.
Des réalisations ferroviaires d’ampleur sont à noter. Le Shat Abdi Express, rapide et fiable est apparu dans les années 1980 et a d’abord rapproché Delhi de Bhopal. La liaison Delhi – Agra ne prend que 2 heures au lieu de 4 en voiture. Avec la modernisation du réseau, ces trains relient la plupart des grandes villes indiennes. Le grand exploit reste la construction du Konkan Rail road, qui part de Bombay pour descendre vers le Sud le long de la côte Ouest jusqu’à Bangalore. Enfin une ligne longeant les côtes du Gujarat est en cours (notre voyage de ce début d’année).
Mais il faut savoir que le Gujarat est un chantier, les routes sont souvent impraticables car elles sont ouvertes en parties et en travaux sur d’autres tronçons, voire en construction pour d’autres. Il faut de nombreuses heures pour rallier les points de chute. Nous avions calculé entre 30 et 40 kilomètres/heure. En passant à Delhi pour nous rendre au Ladakh il y presque 2 ans, nous avions constaté une amélioration des conditions de circulation, en revanche cet hiver au Gujarat je peux vous affirmer que nous avons retrouvé l’Inde d’il y a plus de 10 ans. Mais nous l’aimons tellement que nous la prenons telle qu’elle est différente, pleine de charme, de fantaisie, en un mot irrésistible!