Cinq siècles avant la naissance de Jésus , un ascète se leva de son lieu de méditation. Après six années de privation, il se dirigea vers le fleuve péniblement, et s’écroula après quelques pas.
C’est une paysanne qui le ranima en lui donnant du riz au lait . Il reprit ses esprits et alla se rafraichir dans le fleuve, et il comprit que faire souffrir son corps ne mène pas à l’éveil . Il se dirigea vers un arbre majestueux et s’assit en se promettant de ne se lever que lorsqu’il aurait compris la nature ultime de l’esprit et de la réalité .
Il passa la nuit sous le
Ficus religiosa appelé désormais Arbre de la Bodhi. Ce lieu allait devenir
Bodhgaya , Trône de
Diamant de l’Inde. Cet ascète était
Siddhartha Gautama qui à l’aube devint l’Eveillé, le
Bouddha.
Deux mille cinq cents ans plus tard, des dizaines de milliers de pèlerins venus du monde entier, se rassemblèrent à Bodhgaya pour entendre les enseignements sur la compassion du Dalaï Lama, chef spirituel du Tibet. Pendant une semaine, cinq heures par jour, il commenta avec son pragmatisme habituel, La Marche vers L’Eveil de Shantidéva . La Marche vers l’Eveil est un poème sur l’amour altruiste et la bonté fondamentale de l’homme. Si le Dalaï lama affirme qu’avoir bon cœur est la qualité la plus précieuse, c’est parce-que lui-même déborde d’une bonté illimitée. Ses enseignements sont donnés avec humour, il illustre ses propos par des anecdotes, il éclate de rire , du rire spontané de celui qui a la liberté et qui est détaché de toutes les préoccupations de ce monde.
Il se plaît à psalmodier à la fin de chaque session :
Tant que durera l’espace,
Tant qu’il y aura des êtres,
Puissé-je moi aussi demeurer,
Afin de soulager la
souffrance du monde
C’est fort de cet enseignement, que ces milliers de pèlerins font le tour de l’arbre de la Bodhi en murmurant leurs mantras, en égrenant leurs
malas et en chantant les paroles du Bouddha. A Bodhgaya pas de frontière, les
moines japonais côtoient les
nonnes chinoises, les moines
thaïs , les Ladakhis, les fidèles Sri Lankais et tous se prosternent devant le
Temple . Ils n’adorent pas un Dieu mais expriment leur respect envers l’ultime sagesse du Bouddha.
Bodhgaya est un endroit magique, nous n’avons pas rencontré le Dalaï lama mais nous avons pu nous recueillir au pied de l’Arbre de la Bodhi et ressentir cette volonté de progresser sur le chemin de
spiritualité . (étape de notre voyage « sur les traces du Bouddha »)
Bodhgaya est un lieu vibrant d’une puissante sérénité.