Le saviez-vous ?
Qui pourrait imaginer que les statues tibétaines abritent un véritable monde intérieur ? Hormis les fidèles du bouddhisme tibétain, peu de personnes se doutent que ces merveilles sont remplies de prières , de mantras, de reliques et d’ objets sacrés . Ce travail de remplissage demande autant voire plus de temps que la sculpture elle-même !
Les moines commencent par imprimer des milliers de prières et de mantras qu’ils peignent avec de l’eau safranée mêlée de substances consacrées. L’ensemble découpé en fines bandelettes sera bien serré et enroulé dans un nouveau morceau de tissu.
Ensuite vient la préparation de l’
arbre de vie qui est l’axe central de la statue, sa colonne vertébrale. Il faut une essence noble et
odoriférante comme le
santal , le genévrier ou l’aloès. A l’aube, commence la cérémonie de communion avec la nature, les offrandes aux déités locales et ensuite on coupe l’arbre dont on a bien noté l’orientation car dans la statue il devra être placé dans sa position naturelle en respectant le haut et le bas et les directions cardinales. L’arbre sera taillé, poli, peint en rouge et couvert de mantras écrits à l’or fin.
Les moines viendront encore y suspendre des objets ayant appartenus à de grands maîtres défunts, des cheveux, des ossements et diverses reliques.
Pour finir, il sera emballé dans un tissu de
soie jaune, et l’intérieur de la statue sera purifié pour le recevoir.
Quand la statue est petite on demande à un maitre spirituel de venir y placer l’arbre dans la statue et de
prier en formulant des vœux pour
l’épanouissement des enseignements du
Bouddha . Si la statue est de grande taille, les moines emmènent l’arbre de vie en procession pour le dresser à l’intérieur de la statue.
Les derniers espaces vides seront comblés par diverses plantes médicinales , pierres, fleurs ramenées des lieux saints, épices, perles et autres objets de dévotion.
Ensuite on scelle le fond sur lequel on grave un double
vajra (appelé aussi dorjé).
"Certains de nos clients ont pu acheter chez nous des statues préparées, en laiton, elles contenaient également des encens et des mantras et elles étaient gravées du double dorjé".
La statue sera ensuite
consacrée pour inviter l’esprit de
sagesse de la déité à y prendre place. C'est lors de cette cérémonie, que l'on découvrira pour la première fois le visage resté voilé jusque-là et que l'artiste peintre viendra mettre la touche finale à la prunelle des yeux, pour
"ouvrir le regard" Pour les fidèles bouddhistes, une statue consacrée de cette manière est dotée du pouvoir de
bénédiction de la déité elle-même.