L’Ecole Kadampa (celle des suprêmes préceptes) ancêtre des Guéloukpa, fut fondée par
Atisha
(982-1054). Elle met l’accent sur l’entrainement de l’esprit basé sur le renoncement et la compassion. Atisha naquit au Bengale. Il étudia auprès de nombreux maîtres puis navigua jusqu’en Indonésie pour rejoindre Serlingpa, son maître principal, auprès duquel il étudia pendant douze ans. A son retour en Inde, il devint l’abbé de la grande université bouddhique de Vikramashila. Les rois Yéshé Ö et Tchang houp Ö, l’invitèrent au
Tibet
où il vécut jusqu’à sa mort. C’est la venue du
grand Pandit bengali, Shri Dipamkara Atisha qui fut l’événement le plus déterminant de cette renaissance religieuse.
Par contraste avec la première diffusion du
Bouddhisme, la seconde fit uniquement appel aux enseignements venus de l’Inde et consolida son influence sur la société tibétaine grâce à la prolifération rapide de grands monastères. Deux siècles après la première visite du pionnier Atisha, les principautés monastiques florissantes (dont Sakya, Drikoung, Tsél et Takloung figurent parmi les principales) étaient devenues de grands centres de pouvoir du pays. Fondées par les disciples et successeurs tibétains des maîtres bouddhistes indiens du XI siècles, elles se perpétuaient grâce aux lignées de transmission de père à fils ou d’oncle à neveu.
Mis à part leur rôle d’universités religieuses, les grands monastères dispensaient l’éducation élémentaire, les soins médicaux et servaient aussi de banques à la communauté. Ils devinrent des institutions aussi bien sociales que religieuses. Comme en Inde, le mécénat et la dévotion au maître spirituel (Lama) étaient considérés comme des compléments essentiels de l’autorité séculaire des dirigeants. Mais de plus en plus les Etats monastiques incarnèrent eux-mêmes les deux formes d’autorités, surtout après 1253, data à laquelle les empereurs mongols de la Dynastie Yuan désignèrent les maîtres de l’école Sakya comme lamas officiels de la cour et souverains généraux du Tibet sous tutelle impériale.
Mais revenons à notre grand Pandit bengali, Shri Dipamkara Atisha. Il semblerait que les drapeaux à prières furent introduits au Xième siècle au Tibet à partir de l’Inde par Atisha. Celui-ci enseigna à ses disciples comment imprimer sur des pièces de tissus, des textes sacrés et les mantras des divers Bouddhas. En flottant librement au vent, ces drapeaux devenaient une source de mérite pour le disciple et de bénédiction pour l’environnement. Les bénédictions des textes sacrés peuvent se propager sans limite. Il fût également précurseur de l’enrichissement de l’art calligraphique tout comme Padmasambhava, Vairochana, et Rintchen Zangpo